Les gemmes possèdent parfois un (ou des) plan de clivage. C'est un plan selon lequel la gemme peut se séparer en deux parties de manière plus ou moins net.

Le lapidaire doit prendre en compte de genre de détail pour éviter des ennuis pendant et après la taille. Nous allons donc prendre un exemple simple pour expliquer la méthode à employer : la topaze.

La topaze possède un clivage basal parfait, cela veut dire qu'elle clive perpendiculairement à l'axe c : axe de croissance ou d'allongement du cristal.

Bien souvent, les cristaux de topazes sont allongés et ils invitent le lapidaire à poser la table parallèlement à l'axe c pour conserver du poids.

En pratique, pour éviter que le clivage ne se retrouve aligné avec le feuilletis, la table est légèrement inclinée.

La méthode consiste donc à orienter la table d'au moins 7° en dehors du plan de clivage.

Schéma explicatif :

Dans le cas ou la table serait posée perpendiculairement de l'axe c, la même méthode serait employée pour éviter que la table elle-même ne soit alignée avec le plan de clivage.

Risque de tailler dans le plan de clivage ?

La facette à tailler pourrait s'ébrecher au lieu de devenir parfaitement plane.

Une facette se retrouve dans le plan de clivage ce qui rend le polissage difficile voir impossible.

Lors du sertissage, le joaillier sera amener à exercer une pression vers le bas et mieux vaut éviter qu'elle ne soit dans le même axe que le clivage, cela représenterait un risque pour la pierre.

Une pierre avec un clivage mal orienté qui la porterait en bijou aurait plus de risque de la casser lors d'un choc par exemple.

Maintenant que nous avons présenté le cas de figure d’un cristal parfait, vous devez vous demander comment peut-on mettre en évidence le plan de clivage si la gemme se présente sous la forme d’un caillou roulé par exemple ?

Ce n’est pas évident mais il peut y avoir des pistes à suivre pour nous mettre sur la voie. Le cristal pourrait contenir des amorces de clivage : le clivage se propage en ligne droite contrairement aux fractures qui prennent des directions aléatoires, on peut difficilement les confondre.

Dans l'exemple des topazes roulées, il se pourrait qu'elles montrent deux faces plus ou moins planes et parallèles l’une par rapport à l’autre, elles pourraient correspondre à la direction du clivage. Attention tout de même à ne pas les confondre avec deux faces du cristal.

Si aucun moyen d’identification du clivage n’est possible, le mieux reste de tester au moins la future table pour voir si le polissage se fait facilement. Avec un peu de chance, les autres facettes seront hors clivage également.

Dans un souci de simplicité et d'accessibilité de cet article au plus grand nombre, je ne vais pas entrer dans des détails trop techniques.

Cependant, il existe des gemmes qui présentent plusieurs directions de clivage : sphalérite, spodumène etc.

La méthode à employer reste identique à celle évoquée plus haut en prenant en compte le fait que la règle s'applique dans plusieus directions du cristal. Il faudra donc orienter la table de la pierre de manière à ce que les facettes (y compris la table) se retrouvent hors plan de clivage de quelques degrés.

Au même titre que les gemmes de faible dureté, je ne recommande pas ce genre de matières pour débuter. La taille pourraient vite devenir frustration par la difficulté du travail à venir.

Dans tous les cas, je vous souhaite une bonne orientation et par la même occasion un bonne taille.